Conte revisité

Il est vrai qu’en me détrônant de reine des miss au pays de Lalaland, Blanche avait exacerbé ma haine en son encontre.

Pourtant, depuis que je l’avais recueillie, cette petite blanche l’était plus que la neige.

Malgré ses efforts pour me satisfaire, je la terrorisais. M’avais-je, à moi, laissé le choix ?

Je me devais donc de continuer de la maltraiter, martyriser, mortifier. C’était un peu ma revanche, moi qui avais vécu enfermé par un tyran. Je me vengeais de cette jeune fille qui me narguait par sa beauté. Mon miroir me le rappelait chaque jour. « Bien sûr, c’est elle la plus belle ! »

Cependant, au cours de mes nuits tourmentées, je me questionnais. Quel intérêt pour moi de laisser croupir cette princesse dans mes murs décrépis ? Recouvrerais-je ma beauté pour autant ?

Je savais par la rumeur qu’une maisonnette abritait sept petits gnomes dans la montagne.

Je convoquais alors mon fidèle chasseur, lui ordonnait de tuer Blanche et de me rapporter son cœur.

Je le savais épris de la belle captive et comptais sur lui pour déjouer le sort.

Mon chevalier servant revint avec un cœur de biche dans son écrin. Je feins la joie mais me réjouis en mon for intérieur.

Je compris que ma rivale avait été sauvée par le preux chevalier.

Je me mis à rêver et en fut, d’emblée apaisée. J’imaginais ma petite protégée bien entourée par Grincheux qui devait lui rappeler quelques souvenirs avec moi, avec Simplet, un peu mon fidèle chasseur, Timide et Dormeur lui apportant la paix et le repos et enfin Prof et Joyeux, qui, je l’espérais, l’emmèneraient vers de nouveaux horizons.

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